Liberté, Mythe, Dogme, Religion, Démocratie, Évolution de l'intelligence, le lien ?

La liberté est-elle compatible avec les mythes, les dogmes, les religions ? Quelles conséquences pour la démocratie

D’abord quelques définitions : qu’est-ce que la liberté, un mythe, un dogme, une religion, une démocratie ?

Ouh là là ! Vaste débat, mais en ces temps de troubles, de changements, il nous faut bien clarifier les choses si l’on veut choisir plutôt que subir.

Numéro un : la Liberté :
a) Situation d’une personne qui n’est pas sous la dépendance de quelqu’un (opposé à esclavage, servitude), ou qui n’est pas enfermée (opposé à captivité).
Synonyme : libre
b) Possibilité, pouvoir d’agir sans contrainte ; autonomie
Liberté de décision, d’action.
Numéro deux : un mythe
a) Récit fabuleux, souvent d’origine populaire, qui met en scène des êtres (dieux, demi-dieux, héros, animaux, forces naturelles) symbolisant des énergies, des puissances, des aspects de la condition humaine.
Les grands mythes grecs (Orphée, Prométhée…).
b) Chose imaginaire.
Numéro trois : un dogme
a) Point de doctrine établi ou regardé comme une vérité fondamentale, incontestable (dans une religion, une école philosophique).
b) Le dogme
l’ensemble des dogmes d’une religion
Numéro quatre : une religion
a) Reconnaissance par l’être humain d’un principe supérieur de qui dépend sa destinée ; attitude intellectuelle et morale qui en résulte.
La religion.
b) Croyance, conviction religieuse (de quelqu’un)
Synonyme : foi
Numéro cinq : une démocratie
Forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple ; État ainsi gouverné.
Être en démocratie.

Comme nous le voyons dans ces définitions La Liberté peut se trouver en incompatibilé avec un Mythe, un Dogme, une Religion. En effet une personne libre ne doit pas être sous dépendance, doit avoir sa liberté de décision et d’action.

Dans la démocratie, le gouvernement appartient au peuple qui est souverain.

De cette démonstration il ressort qu’une démocratie est difficilement gouvernable car le peuple (les personnes qui la composent) doit être libre donc non assujetti au pouvoir du mythe, de la religion, du dogme. Mais alors qu’est ce qui rassemble le peuple ? comment peut-on choisir la direction où gouverner (au sens propre vers quoi se diriger) ?

Selon Yuval Noah Harari dans « Sapiens : une brève histoire de l’humanité », un lien rassembleur : mythe, religion, dogme doit pouvoir rassembler une population en en créant le liant pour permettre la création d’une identité commune et permettant ainsi de la diriger. Cette étape se serait faite lors du passage du « cueilleur-chasseur au cultivateur ».
Ce changement d’état a entrainé la création d’un État (a priori souvent de type « féodal » avec une hiérarchie et distribution des tâches. Il semblerait que très vite ce type d’organisation débouche sur une compétitivité et une conquête de pouvoir et de territoire.
L’humanité semble entrer dans un monde d’abondance et paradoxalement une compétition pour les ressources avec les autres espèces et entre ses différents constituants pour l’exploitation des ressources que la terre contient. (Et dont on l’exploite sans aucune contrepartie). (Toujours plus de richesses et plus de pouvoir – « le bug humain »

Au XXI siècle nous aurions fini avec cette ère d’abondance puisque nous avons dépassé le stade où ce que nous prenons à la terre non seulement nous ne lui permettons pas de le remplacer mais en plus nous perturbons sans souci ses capacités à se régénérer.

Dans un premier temps nous voyons donc les sociétés entrer en compétition de plus en plus féroces entre elles et à l’intérieur même d’elle-même pour non pas se satisfaire mais pour en amasser davantage de façon identique depuis les premières créations d’États féodaux. Avec une croissance exponentielle à l’ère industrielle à partir de 1800 (ère du charbon) puis 1900 (ère du pétrole) pour amplifier le système.
Il est vrai avec quelques divergences de fonctionnement le communisme soviétique avec Marx, Lénine ; sa variante chinoise avec Mao ; la variante capitaliste-social dans l’après-guerre en France (sécurité sociale, assurance chomage, congés payés, retraites par répartition). Mais très vite ses sociétés ont retrouvé un mode de fonctionnement pyramidal avec captation du pouvoir et captation des richesses (c’est-à-dire un non partage équitable en fonction des besoins (non créés) (voir la théorie du Donut en économie écologique).

Heureusement l’ère du numérique est arrivée, abolissant les frontières, la peur des différences grâce à ses facilités de communications nous sommes entrés concomitamment dans l’ère des liens et de la conscience universelle. C’est un basculement sociétal qui concomitamment arrive avec l’arrêt de l’abondance et le changement climatique (l’anthropocène).

Point n’est besoin de mythe, de religion, de dogme pour nous rassembler. Nos pensées peuvent se connecter d’autant que la nécessité d’agir pour notre pérennité fait loi. Il ne nous reste plus qu’à nous rassembler, chacun situé aux extrémité des sociétés où nous nous trouvons pour faire basculer ces systèmes basés sur le pouvoir, la finance et l’exploitation pour des sociétés basées sur la bienveillance, le mieux-être, l’harmonie sans pour cela renier le progrès scientifique, la recherche, l’éducation, le développement intellectuel, bref basculer dans le monde de l’esprit, de l’être plutôt que celui de l’avoir et du pouvoir. Retrouver de la collégialité dans les décisions en incluant le plus d’idées portées par la diversité des personnes qui la composent.
D’un point de vue directionnel : un gouvernement parlementaire de gens capables de travailler ensemble en mettant son Ego de côté pour le bien commun.
Et le pouvoir décisionnel final ? A priori uniquement collégial avec des décisions non pas à la majorité, mais par consensus… Vaste programme mais c’est vraiment le seul changement de paradigme qui peut mettre fin à notre « bug humain » cérébral et que nous pouvons mettre en place depuis n’importe quelle cellule qui compose notre société. Familles, associations pour déborder petit à petit vers les corps étatiques.
Comme le disait un chercheur en biologie, il suffit d’un rassemblement de 2,5% d’individus à la marge d’une société pour en influencer la direction. (Il s’agit ici d’une évolution pas d’une révolution). La conscientisation d’une société par son augmentation de sa production intellectuelle est une évolution « vivifère » de l’homme pas une révolution basée sur des instincts de conquête, d’exploitation qui elle est « mortifère ».

Passé les résurgences archaïques de quelques dirigeants mus par leur « égo » et leur « paranoïa », nous pouvons nous unir librement pour relever le défi : vivre en harmonie entre nous et notre planète (voir l’univers) puisque nous entrons dans l’ère de l’intelligence.

J’attends vos commentaires : place de Dieu dans tout cela ? Comment faire pour un gouvernement global et responsable ? Comment puis-je agir ? Pouvons-nous encore espérer ?

C'est vrai que le sujet de la liberté, du rôle de l'État, de la gestion des "biens communs" sont des sujets "brulants" au vu du changement climatique et du basculement sociétal qui s'opère