les Invalides (Paris)

Samedi, nous étions enveloppés d'une douce chaleur, dans notre grand lit d'appart'hôtel, quand s'est présentée à nous la nécessité de mouvoir notre corps jusqu'à la table de petit déjeuner.
Tandis que ma douce moitié faisait chauffer le lait sur une plaque électrique survoltée, un corbeau déchira l'air de son formidable cri, un rien sarcastique. Côa, côa, côa !

Nous prîmes une douche, en usant de multiples contorsions, contraints par la topographie des lieux. En fait, une fois que la porte de la salle de bains était ouverte, elle venait buter contre le WC et condamnait l'entrée de la pièce...à moins de circonvolutions que dix ans de cirque peuvent aisément permettre...

Cela-dit, nous sortons bientôt du bâtiment, sis en face du cimetière du père Lachaise, et rejoignons le métro. Nous nous engouffrons dans le premier wagon et gagnons par chance un carré de places assises. Face à moi, une jeune femme en tailleur, jupe courte, collants noirs et bottines est plongée dans un livre de poche au nom improbable.

Quelques slaves devisent gaiement, arborant fièrement des dents blanches peintes à la chaux. Des individus multicolores, courtois, affables, s'accrochent aux poteaux de métal, afin de ne pas échoir sur le sol battu et rebattu de la rame.

Nous sortons bientôt à la station Champs-Elysées et fonçons vers les galeries du Grand Palais, où nous attend l'expo Edward Hooper, célèbre peintre américain du XXème siècle, concurrent figuratif des Pollock, de Kooning, ainsi que de Rauschenberg, Warhol, etc...

Devant la file d'entrée, une jeune femme, rattachée au service d'ordre, nous renseigne sur le temps d'attente. Quatre heures...Ce faisant, elle tente fébrilement de décider la fermeture éclair de son blouson, jeté en hâte sur un chemisier blanc d'été. Elle grelotte et va même jusqu'à claquer des dents. Nous la plaignons sincèrement. Mais qu'allait-elle faire dans cette galère, dans cette tenue ?

Peu enclins à faire le pied de grue pendant quatre heures, balayés par le vent froid, nous nous rabattons sur le musée adjacent des Invalides.

Bien nous en prend.

Dans ce haut-lieu de l'establishment militaire, nous assistons dans un premier temps à la cérémonie de remise de décorations d'obscurs héros de l'armée de terre.

Cet événement a lieu dans la grande cour carrée des Invalides.
Ca ne rigole pas. Sis en rang de part et d'autres des canons, les soldats alternent le garde-à-vous et le repos, commandés par un chef de corps, observés par d'innombrables généraux, colonels, capitaines....accompagnés de leur dame.

Puis nous allons prendre des billets d'entrée, communs aux divers musées du lieu.

Nous entamons notre visite par l'église du Dôme, lequel est doré à l'or fin, comme chacun sait.
Au sous-sol, visible par une élégante trouée, gît le tombeau de Napoléon 1er. Il est grandiose, impressionnant, tout en marbre. Digne d'un empereur en fait. Sacré Napoléon !

Nous ressortons et longeons un mur avant de gravir deux volées d'escalier pour accéder au musée des deux guerres mondiales.
Ce musée recèle une foule inouïe de trésors de guerre.
Outre les vêtements, objets, armes, relatifs aux deux hyper-conflits, le texte affiché permet de tracer une rétrospective chronologique des deux grandes boucheries du XXème siècle.C'est fort didactique, sans prise de tête.

Cette histoire nous rappelle en outre l'importance de la bataille d'Angleterre, où l'aviation britannique défit son homologue allemande, du front russe où les troupes d'Hitler vinrent s'estamper et, last but not least, de la bataille d'Afrique, remportée par les Alliés, à laquelle les Français prirent « toute leur part », comme dirait JC.
D'Afrique, les futurs vainqueurs de la guerre envahirent la Sicile, puis toute l'Italie, gagnant la bataille du Mont Cassin, avant de s'attaquer au sud de la France, concomitamment à l'avancée des Alliés en Normandie.
C'est aussi grâce à son empire que la France put résister à l'envahisseur, comme chacun sait.

Quand-même, les écoliers parisiens ont bien de la chance.

Merci, Rémy, de nous faire partager ton week-end parisien en amoureux. Vous avez su profiter au mieux de votre visite, mais il est vrai que, pour nous gens du nord, cela nécessite toujours une certaine organisation préalable, on gagne du temps en réservant sur internet si on veut éviter l'attente. Mais au moins tu as pu tirer parti du déplacement.
C' est sûr qu'à Calais, on n'attend pas trop dans les musées ni dans les cinémas, il nous arrive d'être seuls à voir un film à l'Alhambra !

Bonsoir Guilaine,

c'est vrai que nous aurions dû prendre des billets coupe-file sur le web, pour l'expo Hooper. En revanche, nous avons pu réservé des places de théatre à moitié prix, en dernière minute, sur le site billetreduc, pour le "Clan des divorcées". Les parisiens ont la chance d'avoir accès à toutes sortes de spectacles ou de voyages à prix réduit, au bas de chez eux, les veinards. Mais la vie parisienne n'a pas que des avantages...

Bonsoir Rémy

Comme tu racontes bien les histoires on aimerait bien en avoir une mardi pour avoir très peur:

sinon on compte bien sûr sur toi pour le port d'Amsterdam ! ! !

Bonjour Muriel,

pour Amsterdam, c'est OK; pour la petite histoire, je ne sais pas, cela dépendra du temps