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Que cherche un migrant ? Une raison d'espérer pour eux comme pour nous.

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Que cherche un migrant ? Une raison d'espérer pour eux comme pour nous. Empty Que cherche un migrant ? Une raison d'espérer pour eux comme pour nous.

Message  PatrickB Jeu 18 Jan - 11:57

Que cherche un migrant ? Une raison d’espérer pour eux comme pour nous.

À exister ! En tant qu’organisme vivant notre première pulsion c’est survivre… Donc s’il quitte son pays c’est qu’il ne peut plus y vivre. Si l’on exclue les causes justiciables des « pays démocratiques » : crimes de sang, violences et les maladies : physiques ou psychiatriques non traitables sur place les principales causes migratoires sont l’insécurité physique (guerres, persécutions) ou l’insécurité sanitaire (famine, climat, plus qu’épidémique). C’est du moins ce qu’on a constaté sur nos côtes avec les vagues migratoires qui suivent les guerres et le réchauffement : Kossovo, Tchétchénie, Irak, Syrie, Soudan, Afrique sub-saharienne, etc… (les conflits ne manquent pas et les vagues migratoires qui suivent la désertification du sahel non plus…)
Donc dans certains territoires pour survivre l’être humain n’a qu’un échappatoire la migration.
Sorti de l’enfer il doit maintenant continuer à subsister c’est-à-dire subvenir à ses besoins fondamentaux : manger, dormir à l’abri, et ne pouvant être un chasseur-cueilleur il doit s’insérer dans la société où il se trouve pour « gagner sa vie » et dans notre système sociétal faire quelque chose qu’il pourra « troquer ». Au départ un service contre rémunération car notre système de « troc » est basé sur le numéraire.
La migration est un problème dans notre société. Pourquoi ? Pour qui ?
Pourquoi ? D’abord parce qu’un migrant c’est un demandeur : il n’a rien et il veut (de par sa nature humaine profonde) satisfaire ses besoins primaires. Or dans notre organisation sociétale tout se monnaye, l’argent est devenu une finalité non un moyen (c’est un paradigme et dans ce sens il peut être discuté mais c’est l’effet qui me semble le plus plausible).
Cependant un migrant c’est un demandeur sans rien et répondre à sa demande c’est partager puisqu’initialement il n’a rien à donner en échange, c’est la notion d’hospitalité.
Et là nous touchons du doigt une autre vérité, s’il ne possède rien de matériel le migrant possède une humanité. Humanité différente de la nôtre et nous sommes aussi des humains avec par conséquence une « porosité », c’est-à-dire que nos humanités vont se mélanger qu’on le veuille ou non et cette porosité crée de la « peur aux cités ». C’est-à-dire de l’angoisse de l’étranger : angoisse de devoir s’adapter, de perdre ce qui nous rassure. C’est une angoisse inhérente à notre condition humaine : naître c’est déjà devoir mourir un jour et cette perte de vie s’il elle n’est pas maîtrisée par une rationalisation « la philosophie » nécessite soit un mythe d’immortalité (souvent la religion), soit des conduites névrotiques permettant de refouler l’angoisse (pour les ultras riches : se construire un bunker, se faire cryogéniser... (la bêtise n’a pas de limite).
Nous voyons le migrant est au cœur de notre humanité : pulsion de vie et angoisse de mort, c’est pour cela qu’il fait peur mais heureusement l’expérience nous montre qu’après un temps de vie commun notre « porosité » fait qu’il est devenu nous et que nous soyons devenus lui. L’image qui me vient en tête est celle d’une famille « recomposée » dont certains membres n’avait pas la même couleur de peau, donc facile à distinguer sur une photo. L’un des membres de la famille, voulant désigner l’un de ses « frères » sur le cliché, comme critère, instinctivement  n’a pas pris la couleur de la peau pour identifier le « mouton noir » mais l’expression : « tu vois c’est celui qui sourit sur toutes les poses », parce que pour lui ce qui différenciait le plus son frère c’est qu’il « riait » tous le temps pas sa couleur de peau. Pour moi l’intégration réussie c’est cette image : celui qui apporte un dynamisme « en échange » d’une place et toutes les autres différences se diluent dans un « bien commun ».
Le problème c’est d’éviter que le migrant se sente « marginalisé » de par son aspect, ses croyances, son mode de vie, son inconscient collectif. Car une fois « arrivé » il va devoir « survivre ». Cette marginalisation ne peut s’éviter que une aide à l’intégration. Par un accueil l’aidant à reprendre confiance en lui, à panser ses blessures physiques et psychiques, à se former, à apprivoiser les us et coutumes de la société, et surtout à comprendre l’inconscient collectif de la nouvelle société et faire le travail d’adaptation indispensable à son osmose pour ne pas rester toujours un étranger quoique, de par son parcours, il aura toujours « le cul entre deux chaises » jamais autochtone, plus jamais de là-bas.
D’où la nécessité absolue d’avoir des structures sociales décentralisées de taille réduite permettant à tous les migrants de pouvoir demeurer et s’intégrer dans un pays en y épousant les valeurs essentielles sans renier ce qui fait son identité. Structures sociales intégrant des fonctionnaires d’états (assistants sociaux, enseignants, légistes etc…) mais aussi des salariés de la société civile (infirmiers, médecins, psychiatres, psychologues), des salariés des associations humanitaires y compris celles un peu « anticonformistes ».
Si nous ne créons pas ces structures, rien n’arrêtant l’immigration, cette population alimentera en main d’œuvre tous les réseaux maffieux et ils s’intégreront dans une frange de population de plus en plus nombreuse « pourrissant » notre modèle sociétal coincé entre une oligarchie adorant le veau d’or et mettant sa puissance financière au service d’un pouvoir à ses ordres, populiste ou non, et une mafia avide de profits se servant de la violence débridée pour assouvir sa soif de gain facile.
Donc notre social-démocratie pour survivre doit absolument intégrer les migrants, ce sont eux qui nous permettront de progresser vers le modèle des biens communs. Par la même nous repousseront l’insécurité propice au populisme fasciste, et aux magouilles mafieuses en col blanc ou en caïds de banlieue de prospérer.
Cela implique de changer de paradigme. L’ancien la loi du plus fort, la loi du plus riche donc la course au pouvoir, la course à l’argent facile (la loi de l’avoir). Le nouveau : la loi du bien commun, la loi de l’être vivant en harmonie c’est-à-dire la loi de donner le meilleur de soi pour une société qui prend soin de vous autant qu’elle prend soin des autres (humain, animal, végétal, minéral).
Pour survivre nous devons être humaniste, altruistes, optimistes et vivre en harmonie avec notre environnement. Le chemin est long, pas toujours bien balisé, pas toujours facilement praticable mais l’embranchement pour le prendre est à deux pas et si on se trompe, pas sûr que nous puissions faire demi-tour.
PatrickB
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