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"La Loi du Marché" de Stéphane Brizé

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Message  Guilaine Mar 9 Juin - 14:58

Tiré de Allo-Ciné, je vous soumets ci-dessous un résumé de ce film que je suis allée voir hier à l'Alhambra-Calais.
Pour ce film l'acteur Vincent Lindon a obtenu le Prix d'Interprétation au Festival de Cannes.
Comme l'article le dit ci-dessous, c'est vrai que VL nous fait penser à Gabin dans son comportement et ses non-dits.
L'absurde "Loi du Marché" nous gouverne qu'on le veuille ou non : ses entretiens avec l'agent de Pôle-Emploi ou avec la banquière reflètent la réalité en démontrant l'humiliation de celui qui traverse des situations difficiles ; il semble tellement facile de donner des conseils quand on se trouve de l'autre côté du bureau.
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SYNOPSIS
Thierry Taugourdeau, la cinquantaine, enchaîne les formations sans avenir et les rendez-vous à Pôle Emploi depuis qu'il a perdu son travail. Entre les traites de l'achat de la maison familiale et les frais de scolarité élevés de leur fils handicapé, Thierry et son épouse ne s'en sortent plus financièrement. Pris à la gorge, Thierry accepte un poste de vigile dans un supermarché. Il est bientôt confronté à des situations difficiles...

Au début, il proteste encore. Il est au plus bas, mais il râle. Toujours vivant. Toujours en lutte. Contre l'agent de Pôle emploi qui lui propose un stage qu'il devine aussi inutile que le précédent. Contre le sombre crétin qui veut lui acheter son mobil-home à bas prix. Contre l'entreprise qui, en dépit de bénéfices substantiels, l'a licencié, lui et les autres, il y a vingt mois. Les mots s'agitent, se bousculent : Vincent Lindon semble les extirper de sa gorge, avec des hésitations, de brusques envolées et des pauses, comme si Thierry, son personnage, butait sur eux. Comme s'ils étaient devenus inutiles pour les gens de peu, les coeurs simples, dans un monde où ces derniers sont foutus, déjà. Broyés. Surnuméraires... Jadis on parlait de fatalité. Aujourd'hui, on évoque la loi du marché. C'est pareil, en moins noble.

Et puis voilà que Thierry est engagé comme agent de sécurité dans une galerie marchande. Regarder, observer, surveiller, ce n'est pas son truc : il a trop été abaissé pour vouloir abaisser les autres. Mais il s'applique, tant bien que mal, à faire ce qu'on attend de lui : face à un petit vieux qui a dérobé deux barquettes de viande, il sort des phrases apprises par coeur, des mots de flic, mécaniques, qu'il répète sans y croire. Et en se méprisant un peu. Et puis, un jour, il se tait... Toute l'humanité, toute la tendresse du film passent, alors, par le regard d'un acteur, devenu, avec le temps, l'égal des plus grands d'avant guerre : Gabin, bien sûr, auquel on l'a souvent comparé et à qui il ressemble de plus en plus dans son désir d'épure. Mais aussi Charles Vanel, injustement oublié, toujours incroyable de naturel, qu'il joue les notables ou les voyous. Vincent Lindon est de cette trempe : à la fois massif et léger. On aimerait le voir, désormais, élargir sa palette : aborder les rôles plus tourmentés, plus ambigus qu'il semble, à tort, refuser encore..."
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Mon avis personnel :

Le réalisateur n'a pas lésiné non plus dans le surnombre des "pas de chance" : ce fils handicapé en difficulté scolaire, femme au foyer, maison à payer, et aussi ce poste de vigile dans un supermarché qu'il ne peut refuser, lui qui pourtant se refuse à juger les autres. Jusqu'au suicide de sa collègue qui trichait un peu pour subvenir aux besoins de son fils drogué, et d'autres petits larcins de gens 'presque bien comme il faut'.
Tout cela existe bien sûr, mais tout faire supporter par une seule et même personne pendant la durée d'un film me semble exagéré. On veut tellement nous dire, qu'on nous en dit trop... Certes tout cela reflète l'actualité : les entreprises qui ferment, le désespoir des chômeurs, le stress et le harcèlement des travailleurs, les suicides, la drogue, les angoisses des crédits à rembourser, tout cela fait partie de notre quotidien et on est tous concernés.
Le fait de le voir en plus au cinéma ne nous apprend rien de nouveau, on a envie de dire : "Et alors, on fait quoi maintenant ?" Surtout lors de la dernière séquence, quand Thierry quitte son lieu de travail sans mot dire, juste après son intervention avec une des caissières qui utilisait sa propre carte de fidélité pour gagner des points, là il lâche le spectateur en même temps qu'il lâche son job.
Et alors, on fait quoi maintenant ? Franchement j'aurais préféré quelques touches plus optimistes.

Guilaine
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