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Métaphysique

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MurielB
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Métaphysique - Page 4 Empty Le MANDALA du Père Teilhard de Chardin : Jeu et enjeu pour comprendre et envisager l’évolution de l’interreligieux !

Message  Teilhard Mar 14 Mar - 22:18

ANNEXE 1 : COMPARATIF DES RELIGIONS OU GNOSES EX DEO/EX NIHILO
  
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ANNEXE 2 : MANDALA DU LABYRINTHE
Quelques mots sur le labyrinthe. Nous allons découvrir pourquoi figure-t-il sur le logo des Artisans de Paix, dont la présidente est Paula Kasparian. Des premiers labyrinthes inscrits dans l'argile, au Labyrinthe de Chartres, les traits lentement se sont épurés, la représentation du symbole est passée de l'instinctif à l'esprit, mais l'essentiel est demeuré immuable : la vie n'est qu'apparemment hasardeuse. Elle doit conduire quelque part où tout s'éclaire. Le monde a son soleil, ce qui est au dedans de nous est comme ce qui est au dehors, chaque homme doit donc porter un soleil intime.
Le labyrinthe du Moyen-Âge, palliatif à l'impossibilité du voyage à Jérusalem, avait une fonction rédemptrice pour le pèlerin des cathédrales et là, nous pouvons trouver la preuve de sa représentation d'une quête vers le sacré, apparemment errante et désorientée, si l'on ne prend pas en considération l'intention du pèlerin dont le but est le centre. Cette intention est son orientation. Inaccessible pour le profane puisque cette orientation n'est pas sur le même plan de compréhension.
Cette démarche n'est pas seulement intellectuelle, mais lente intégration de la connaissance par le corps et l'âme. Subtile alchimie née de la confrontation de l'intention, qui est la direction, avec l'expérience, qui est le cheminement de l'initié.
Cette quête n'est plus errance car elle a pris tout son sens, déambulation d'Occident en Orient, d'apprenti à compagnon, à la recherche du centre, de la chambre du milieu.
Atteindre la chambre du milieu est une étape ; une fois le centre du labyrinthe atteint, même si l'initié a trouvé son axe, son travail est loin d'être terminé. Cet axe, fil d'Ariane, fil de Lumière, servant de guide à l'élévation sur la verticale, passage très progressif du Moi anecdotique, personnel, à un Moi plus dépouillé, à un dégonflement de l'Ego, à un élargissement de la conscience symbolisés, chez nous, par l'ouverture progressive du compas, premier pas vers la connaissance de soi et du soi.
Si parfois le Mandala est labyrinthique, en général il est quintessence du labyrinthe unique expression du centre, figuration et symbolisation de la structure cosmique et de la potentialité divine en l'homme.
La précision du rituel qui s'y rattache ainsi que le verbe représenté par ses mantras peuvent être comparés au rituel de la Loge, par l'exigence de l'effort de concentration, base de la méditation. Pénétrer le Mandala, c'est aller à la recherche de soi-même et du Divin en soi. Le Mandala représentation de la Totalité, de l'Un, est le centre virtuel puisque tracé, immobile et immuable. Si l'on atteint ce centre, il y a déplacement de l'axe de la personnalité, changement de point de vue et de perception, découverte d'un nouveau pôle, le soi. Mais tout ceci sans abstraction du Moi, car ce serait la triste expérience faite par les existentialistes, mais plutôt réconciliation avec le Moi idéal. Celui-ci passant d'unique dimension de l'individu à un état de satellite du Soi. Passage de l'horizontalité à la verticalité, ordre de valeur supérieur à l'Ego.
Le Soi n'est pas uniquement une recherche au niveau de l'individuel car il est synthèse de l'individuel et du collectif, il implique l'union du principe de plaisir et du principe de réalité. Comme le disait Carl Jung : « Il nous rattache à la conscience collective, le Soi est l'union des contraires, un archétype qui réunit le momentané et l'éternel, l'individuel et le collectif ». Aussi un des symboles du Soi est-il l'androgyne ou l'homme cosmique, ce que nous retrouvons au centre du labyrinthe dans la figure, Christ ou Jésus et au centre du Mandala, par la fleur de lotus, principe Divin ou bien le Bouddha image de l'homme réalisé.
Que ce soit par le cheminement dans le labyrinthe ou par la méditation face au Mandala, le résultat du processus devrait être la transformation du regard et de l'être de l'initié. Il sera alors dans l'acceptation et le lâcher prise, il pourra entrer dans le discernement et l'entendement et tirera les leçons que la vie lui présente pour transmuter le plomb en or.
Ce processus n'est pas l'effet d'un libre-arbitre soumis aux impulsions du petit Moi mais libre-arbitre dans la seule vraie liberté, celle qui est faite d'une adhésion sereine à un ordre dépassant la finitude de l'humanité, comparable à l'Amor Fati des Stoïciens, à l'abandon chrétien ou à la vacuité taoïste.Sur le chemin vers la Lumière à travers le labyrinthe et jusqu'au Mandala, passons du monde créé au monde créateur, alors la Lumière qui éclaire nos travaux dans ce Temple brillera
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Message  MurielB Mer 15 Mar - 21:27

Âme du monde, Alchimie et Imagination active : Retour sur la psychologie des profondeurs (Jung) (unidivers.fr)
Carl Gustav Jung a parfois identifié l’Âme du monde et l’Inconscient collectif. Celui-ci ne serait pas seulement l’élargissement à la collectivité humaine de notre inconscient. En fait, cela voudrait dire plus justement qu’il y a dans les profondeurs de la personne humaine un horizon trans personnel, universel, cosmique. Les alchimistes et les humanistes de la Renaissance le savaient bien, eux qui considéraient l’humain comme microcosmos ; nous connaissons tous la figure de l’homo universalis… Dit autrement, l’Ame du monde, au sein de l’âme singulière, est simultanément le point le plus haut et le point le plus profond.
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Message  Teilhard Mer 15 Mar - 21:48

Remarque finale en forme de postface : quel fut le problème de Newman et de Teilhard ?
Au terme de ce rapide parcours dans les écrits et les pensées de ces deux personnalités exceptionnelles, en quoi, et comment, peuvent-ils encore être pour nous des éclaireurs dans une époque qui n’a plus grand- chose à voir avec celles dans lesquelles ils ont vécu ? Newman, homme du 19e siècle, et Teilhard qui est au cœur du basculement de « La fin des temps modernes » vers un monde nouveau, lequel démarre par la révolution cosmologique de la relativité et des quanta, entrelacée avec deux Guerres mondiales sur fond d’« une lutte à mort » fratricide entre la France et l’Allemagne, héritières de l’empire Carolingien ; un suicide diront certains historiens.
En ce début du 21e siècle, le spectre de la guerre se profile à nouveau en Europe après 75 ans d’accalmie, du moins à l’Ouest. Nous sommes englués dans une complexité que nous avons-nous-mêmes créée, un monde où « tout est lié » ce qui rend le système mondial globalement instable avec un risque de chaos à l’échelle de la planète ; un monde dont nous avons perdu le contrôle, où même la vérité doit/devrait être « déconstruite » ?!, mais peut-être pas de façon irréversible.
Ce qui nous manque, de toute évidence, est la méthode pour remettre de l’ordre dans ce que Teilhard appelait la planétisation, dans ses écrits à son retour de Chine. Pour les chrétiens, ça devrait sembler « évident » car, au fond du fond, que veut dire « être catholique » ? Etymologiquement, en Grec de l’époque des Pères de l’Eglise, ça signifie « construire un rapport harmonieux avec le tout », non pas à la façon impériale de l’Empire romain, mais en respectant la plénitude des parties prenantes.
C’est là que l’aide de nos deux éclaireurs peut être précieuse. Tous deux avaient parfaitement compris le rôle central que jouent la conscience et la personne humaine, God and myself, disait Newman dans une formule lapidaire. Tous deux pensaient que la foi chrétienne était une nourriture spirituelle vitale, indispensable à la plénitude de l’humanité, si bien formulée dans le Credo de Teilhard.
Newman avait une connaissance de la science de son temps et de ses méthodes que l’on peut qualifier d’exceptionnelle, bien qu’il n’en fasse quasiment jamais état, sauf par allusion dans sa correspondance. En particulier l’astronomie qu’il avait étudiée soigneusement, entre autre dans le traité de Samuel Vince [1749- 1821], The Elements of Astronomy : Designed for the Use of Students in the University, 1ère édition en 1811 suivi de nombreuses autres. Pour Newman, aux dires de son traducteur M-M. Olive, dans l’Appendice, il précise : « On sent que Newman est tout heureux de trouver dans le raisonnement scientifique des analogies à ce qu’il propose comme raisonnement valable en matière de foi religieuse — d’assentiment absolu. » ; le mot important, ici, étant analogie, — aujourd’hui, nous dirions schéma ou cadre de raisonnement, façon Alexandre Grothendieck. La méthode qu’il propose dans sa Grammaire de l’assentiment est universelle, hors de l’emprise du temps ; elle signe sa conversion au catholicisme.
Au 19e siècle l’astronomie et la mécanique céleste atteignent les sommets ; elles sont des modèles de raisonnement. L’électromagnétisme est encore dans les limbes, et Newman n’aura pas connaissance du
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travail de Maxwell, et de son traité d’Electricité et de magnétisme, de 1873 ; il ne connaitra pas l’électrification. L’hypothèse atomique sera rejetée par la majorité des savants, faute de preuves expérimentales probantes, mais surtout par idéologie positiviste.
Avec la révolution de la relativité et des quanta – rappelons que 1905 est l’« année miraculeuse » d’Einstein – que Teilhard découvre dans sa jeunesse, il a 24 ans et s’apprête à enseigner la physique et la chimie au Lycée jésuite du Caire, le champ de la connaissance de la nature fait un saut qualitatif ; la situation des probabilités, et les faux sens, voire contresens, qu’elles ont occasionnées se retourne complètement pour aller dans le sens préconisé par Newman. Il n’y a pas de continuité entre le cosmos des « temps modernes », disons celui de Galilée, et ce qui se dévoile alors, non seulement « l’infime et l’immense » comme il aime à dire, mais aussi l’« infiniment complexe » qui lui apparait comme une évidence, au sens de Newman, une « évidence » qui « crève les yeux » dira-t-il. Ce nouveau cosmos dynamique est universel, il est le même pour tous, pour les asiatiques, Japon, Chine, Corée, ... et/ou pour l’Inde, l’Afrique. L’efficacité scientifique, fondée sur les probabilités, qui en résulte a même été qualifiée de « déraisonnable » par les mathématiciens qui l’ont construite, pour reprendre les mots du physicien Eugène Wigner, prix Nobel 1963.
Quant à Teilhard, dans son étude Comment Je Crois, 1934, il dira : « L’Homme est essentiellement le même en tous ; et il suffit de descendre assez profondément en soi-même pour trouver un fond commun d’aspirations et de lumière. Pour employer une formule où passe déjà mon thème fondamental : C’est par ce que nous avons de plus incommunicablement personnel que nous touchons à l’Universel. [...]
Croire, c’est développer un acte de synthèse dont l’origine première est insaisissable. [...] ».
C’est moi qui souligne ! Car c’est tout le problème. Pour cela, il faut intégrer l’évolution du cosmos qui reste un mystère mais dont on est sûr qu’elle n’a rien à voir avec le hasard, cet étrange renoncement à vouloir comprendre. Visiblement le « fond commun » anthropologique n’a pas été encore atteint, et nous avons toujours le même problème avec « l’Universel ». Teilhard va complètement intégrer la méthode de Newman à un niveau tel qu’elle lui devient comme consubstantielle ; elle est présente partout dans le Phénomène humain, mais l’incompréhension des « thomistes » du Vatican – un thomisme frelaté dira E. Gilson dans sa correspondance avec le Père H. de Lubac – rendra sa publication impossible.
La synthèse proposée par Teilhard fut grandiose en particulier dans son Credo, en exergue de son Comment je crois : Je crois que l’Univers est une Évolution / Je crois que l’Évolution va vers l’Esprit / Je crois que l’Esprit dans l’Homme s’achève en du Personnel / Je crois que le Personnel suprême est le Christ–Universel. Son ultime message – texte non censuré celui-là, Les singularités de l’espèce humaine – écrit en 1954 en témoigne, publié dans les Annales de paléontologie en 1955. Mais entre 1955 et maintenant, le monde a continué à évoluer, globalement, avec des hauts et des bas. La crise spirituelle qu’ils essayaient de combattre s’est amplifiée.
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