Ce que nous espérons pour après le 11 mai

PatrickB Dim 3 Mai - 22:40

Ma réponse à un comité en marche qui me sollicitait pour savoir mes souhaits :
Ce que nous espérons pour après le 11 mai (nous ne sommes pas les seuls)

-       Un changement de « paradigme » l’être au cœur de la politique au lieu de l’avoir. C’est-à-dire une politique dirigée plus vers l’humain que vers la finance.
-       Un changement pour une véritable « lutte » contre le réchauffement climatique sans demi-mesures c’est-à-dire devenir les « leaders » en ce domaine.
-       Une reconversion de la croissance vers le développement durable donc un changement énergétique l’abandon des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables. Un programme massif d’investissement pour rendre les logements à faible coût énergétique.
-       Une reconversion de notre outil industriel vers une plus grande autonomie nationale (relocalisation)
-       Une reconversion de notre agriculture pour une agriculture éco-responsable avec des circuits courts (heureusement notre dépendance agro-alimentaire est largement excédentaire)
Ces 2 derniers points se situant dans la théorie économique du « DONUT»

Tout ceci nécessite des investissements d’état considérables et donc soit nous abandonnons la politique monétaire d’austérité prônée par l’Allemagne soit nous ou il se désolidarise de l’Europe de même que les Les pays Bas. Car ceci ne pourra se faire qu’à condition que la BCE finance les investissements et crée une « titrarisation » de l’investissement européen » (cf GAEL GIRAUD )

-       Au niveau de notre pays il faudra pour relancer les PME faire prendre en compte par l’Etat leurs charges sociales (afin d’éviter les faillites et rester compétitif par rapport aux autres pays)
-       Lutter contre la pauvreté en redonnant du pouvoir d’achat en salariant chaque personne (un salaire pour tous même sans travail) mais aussi en contre partie un impôt pour tous (ceci permettant de gommer les disparités de revenus et en même temps revalorise les bas salaires tout en ne changeant pas la compétitivité de nos entreprises)
-       Avoir des dépenses importantes d’investissement dans les devoirs régaliens de l’Etat : Santé, Enseignement, Maintient de l’ordre tout en maintenant une tradition de terre d’accueil et d’asile de notre pays avec un « vrai » projet d’intégration et un ascenseur social efficace
-       Une imposition du Capital pas de l’Industrie. Pour les banques cela signifie une séparation des banques de dépôts tournée vers leur métier l’investissement industriel, et l’assurance. Pour les banques d’investissement financiers des contrôles plus stricts, un abandon de l’assurance d’état en cas de perte.

Comme vous le voyez ceci est loin de la politique que menait notre président avant mars 2020 mais si nous voulons éviter une montée des extrémismes et le jeu politique dangereux que pourrait être tenté le pouvoir : moi ou le fascisme (de droite comme d’extrême gauche) à ce jour il est sûr de le perdre. Trop de déceptions se sont accumulées, trop de maladresses ont été commises pour que l’agglomération des mécontentements ne se fasse et se termine par un « tsunami » politique après le « tsunami » viral. Pourra-t-on contenir tout ce monde en espérant qu’une radicalisation violente fragmente tout cela ? C’est un pari dangereux et de toute façon indigne d’un dirigeant responsable. Vous voyez il lui faudra de l’audace, du courage et de la détermination. L’histoire jugera si nous sommes toujours le grand pays des siècles des lumières et de la liberté ou juste un pays en fin de parcours replié sur lui-même diabolo entre les grandes puissances roulant sur le fil…

Remy Lun 4 Mai - 0:11

Patrick, c'est un programme intéressant.
J'aurai quelques bémols à ajouter. Je peux me tromper, évidemment.

Pour l'instant, on ne peut pas encore remplacer les énergies fossiles par les énergies renouvelables. Car il faudra bien arriver à une civilisation de l'hydrogène si l'on veut stopper le réchauffement climatique. Mais, dans l'état actuel de nos connaissances technologiques, la production d'hydrogène consomme trop d'énergie électrique, alors que le rendement des panneaux photovoltaïques est faible. Il faut par suite mettre le paquet sur la recherche technologique et fondamentale dans cette direction, de même que sur la capture du CO2 (et du méthane).

Si l'on abandonne la politique d'austérité, cela implique de créer de l'inflation.

Donner un salaire à tout le monde coûtera très cher. On peut trouver l'argent en imposant fortement les ménages les plus aisés et riches. Cela revient à faire comme dans les pays nordiques. A ceci-près que là-bas, tout le monde travaille. On ne gâche pas la main d'oeuvre, comme chez nous.

En tout cas, il me semble, à moi aussi, qu'il faudra que le gouvernement comprenne qu'il faut changer de paradigme, sinon, à mon avis, il sera balayé en 2022. Les Français en ont marre de la financiarisation (qui plus est à courte vue) de toute chose.
C'est peut-être aussi le moment pour la droite ou la gauche classiques de revenir aux affaires, s'ils sont malins. Mais rien n'est moins sûr.

PatrickB Lun 4 Mai - 0:30

Merci Rémi tu es comme toujours de bon conseil et d’une excellente analyse. Nous espérons donc. Selon mon chef il suffit de penser fortement une chose pour que « les forces de l’ombre » concourent à sa réalisation... je ne sais si c’est toujours vrai mais en ce qui la concerne elle a raison : je l’ai épousée.