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Morts de migrants par noyade dans le détroit : "Coup de geule " d'un Calaisien qui refuse la radicalité et une nouvelle guerre avec le Royaume uni

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Morts de migrants par noyade dans le détroit : "Coup de geule " d'un Calaisien qui refuse la radicalité et une nouvelle guerre avec le Royaume uni Empty Morts de migrants par noyade dans le détroit : "Coup de geule " d'un Calaisien qui refuse la radicalité et une nouvelle guerre avec le Royaume uni

Message  PatrickB Sam 27 Nov - 10:40

La mort des migrants au large de Calais : « quel merdier » !
Mais qu’est ce qui pousse ces pauvres hères à aller outre-manche ? Ce n’est pas le climat, ni la « bouffe » tout aussi détestables l’une que l’autre (bon c’est vrai il fait parfois beau et rien n’égale vos « fish and chips »). L’accueil qui leur est fait ? Non pas vraiment : des conditions de travail déplorables, des logements insalubres, alors quoi qu’est ce qui les attirent ? Pourquoi risquer sa vie pour un si piètre bénéfice.
Peut-être parce que sinon c’est une « non-vie » qu’est la leur ? Un pays de départ où sévit la pauvreté, la peur, l’insécurité, l’oppression, la guerre, alors on espère on prend la route, on traverse des contrées hostiles (Lybie), déjà une traversée hasardeuse (la Méditerranée), un accueil ,des pays de débarquement, fatigués par les vagues qui se succèdent sur leurs côtes (Grèce, Italie, Espagne) sans compassion des autres membres de l’U.E. (Union Européenne) et au bout du compte on arrive sur la côte d’Opale, ultime obstacle avant un Eldorado rêvé, fantasmé : la Grande Bretagne… Qui n’en veut pas plus que tous les pays qu’ils ont franchis mais qui a des avantages : pas de papier d’identité, un travail sans contrat véritable et des minorités où se fondre …
Oui mais avant un bras de mer de 33km, dans une mer froide, très fréquentée et des embarcations de fortune avec un passage vendu d’autant plus cher que les barrières et les forces de l’ordre se multiplient.
Que croyez-vous Messieurs du gouvernement Britannique que nous allons bétonner notre côte pour empêcher les gens de sortir d’une Europe que vous méprisez et dont vous ne respectez aucun accord. Et même cela n’empêcherait nullement les migrants de vous rejoindre. Vous devriez être heureux de les recevoir, vous devenez tellement détestables (uniquement votre gouvernement, pas vos citoyens que nous adorons) que plus personne ne veut converser avec vous et vous en êtes réduit à des invectives et des “Tweet“ (tiens ça me rappelle un autre « barjo »). Vos tabloïds sont remplis d’insultes. Le clown en chef vous ment éhontément et cela n’a pas l’air de déranger sa cour ? (C’est vrai que les raisonnables n’ont pas voix au chapitre.
Bien sûr ce sont les autres dirigeants qui ont tord, n’est-ce pas ? Bon nous n’allons pas rouvrir la guerre des 100 ans mais nous pourrions peut-être redevenir raisonnables ? (De toute façon si nous avions une nouvelle Jeanne D’Arc pour nous mener à la victoire elle serait internée d’office pour « entendre des voix » marque certaine d’une psychose). C’est vrai j’ai traité Bojo de clown mais avouez : il l’a bien mérité. Pour me faire pardonner je veux bien déguiser Macron en « petit Napoléon »… (ou plutôt en « dompteur tant il vrai que nous avons l’impression d’assister à un spectacle de cirque avec nos dirigeants : Bojo (le clown avec sa verve), Macron (le dompteur avec son fouet), Poutine (le lanceur de couteaux), et la pauvre Angela (en équilibriste qui a fini par tomber à force de faire des pirouettes).
Mais le sujet est beaucoup plus sérieux qu’une querelle de voisinage ou une chamaillerie de cousins. Des gens meurent de notre inaction. Ce n’est pas en créant un camp de rassemblement à Calais que demandent les associations, ce n’est pas en mettant plus de barrières et plus de policiers que l’on réglera le problème.
Il faut que nos dirigeants s’attellent aux racines du mal : l’immigration et les migrants. D’abord si nous avions une politique d’immigration et d’intégration digne de ce nom dans l’espace Schengen il y aurait moins d’attirance pour « chez vous ». Mais vous pouvez également faire un effort et reconnaître que toutes ces personnes qui vont chez vous ce sont vos « anciennes sources de richesses ». Qui était content d’avoir le pétrole de la Mésopotamie sous sa coupe pour faire « voguer sa flotte » et effectuer le passage du charbon et la vapeur au fuel et au moteur diesel ? Eh oui être la première puissance maritime à un coût même si c’est à crédit actuellement… Eh oui avoir construit sa puissance (pour la GB et la F sur ce point c’est l’égalité) sur ses colonies à un coût élevé pour les générations suivantes qui n’héritent que du ressentiment justifié des personnes et des pays spoliés. (Heureusement « nous » leur avons apporté l’instruction et comme ce sont les derniers « sapiens sapiens », ils sont moins « sots » que nos colons et ouf ! Moins vindicatifs
Nous n’en sortirons que si nous coopérons dans un travail collaboratif mais actuellement le doute s’insinue dans nos consciences sur votre parole donnée. Ce jour nos pêcheurs ont bloqué notre port et le terminal Shuttle, tout cela pour une cinquantaine de licences qui de toute façon ne changeront pas le sort de la ressource halieutique vouée à diminuer et ce ne sont pas 50 petits chalutiers de plus qui changeront la donne par contre ils cristallisent le mécontentement sur nos côtes… Notre « petit Napoléon » s’est senti trahi par l’accord et l’enfant que Bojo lui avez fait dans le dos avec l’Australie et les U.S. Bon il s’est rattrapé en se rapprochant de Rome dans un axe Berlin, Paris, Rome. Nous boirons moins de Whiskies mais plus de Bière et de vin pour les fêtes de fin d’année. Et ce n’est pas tout : les Romains c’est quand même un art de vivre et de se vêtir. Fini la mode Punk vive la « classe Milanaise ». En plus les transalpins sont quand même plus « marrants » que l’humour « vieillissant » et un peu « coincé » de Bennie Hill (la première « psychanalyse » de Macron-Napoléon ne vient-elle pas d’un psychiatre italien et s’était-il trompé je ne sais mais en tout cas elle était plein d’un humour au 1er, 2ème, et 3ème degré ?). Bon là je me « lâche » ce n’est pas bien pour l’entente cordiale ni pour mon « dossier Big Brother ».
Alors que faire pour arrêter les morts ? Soit on leur donne des bons bateaux avec des bons moteurs et à vous de régler le problème diraient les plus « cons » des Français ? Ce serait odieux de mettre ainsi en scène des malheureux et de les prendre en otage comme font certains « psychopathes ». Soit on met en place des solutions humaines adaptées à chaque individu. Ce n’est pas facile. Il y a des chocs de culture il ne faut pas se mentir. Mais il a aussi une énergie incroyable chez tous ces gens. Trouvons des familles qui veulent bien s’en occuper, donnons-leur les moyens de se scolariser de se former. Arrêtons de vendre des armes à leurs dirigeants. Arrêtons de déverser des tombereaux de fric à des gens corrompus pour exploiter les richesses de leurs territoires.
C’est une vraie révolution, un vrai changement de mentalité. Comment en est-on arrivé à n’être plus que des semblant de démocratie liées à la finance internationale qui nous gouverne et nous abêtit.
Relevons ensemble les mêmes défis : une terre plus vivable et durable avec plus de liens, moins de biens concentrés en peu de mains, et surtout une vraie Liberté, Égalité, Fraternité entre tous. Être Anglais c’est être un démocrate pragmatique et mesuré avec une monarchie qui les rassemble. Être Français c’est être un rebelle libertaire avec une utopie à la Don Quichotte. Nous avons besoin les uns des autres, séparément nous n’arriverons à rien sinon qu’à creuser un peu plus le Channel pour y déposer des morts innocents. Dirigeants regardez vos citoyens : ils se tendent la main, n’en peuvent plus d’être séparés par la radicalisation que vous leur imposez. À vous de saisir l’opportunité, ne laissez même pas la place pour un petit virus pour semer la discorde. C’est une question de Vie ou de Mort. Mes chers cousins britanniques avez-vous toujours à disposition l’île de Sainte Hélène ? Et si nous envoyons BO-JO et le petit N* en quarantaine là-bas, bien sûr à bord d’une embarcation souple et un petit moteur « asthmatique » pour qu’ils sachent ce que veut dire l’espérance de débarquer enfin sur une terre même si elle semble hostile…

LE POINT DE VUE DE LA PRESSE SUR CE SUJET
(article du Courrier International dont je vous recommande la lecture pour le fond et la forme de ses articles (vous pourrez juger sur pièces) - ne serait-ce que pour perfectionner votre Français possibilité d'abonnement numérique disponible de par le monde)

D'abord un article plein de modération et de raison
Courrier International a écrit:Manche. À Calais, la France protège le Royaume-Uni d’une crise migratoire
THE LOCAL - hier à 15:21

Une embarcation de migrants assistée par l’institution caritative anglaise RNLI devant la côte britannique après sa traversée de la Manche, le 24 novembre 2021. - Photo BEN STANSALL/AFP
Selon ce journaliste britannique installé en France, ses compatriotes doivent prendre conscience que la France, loin d’être à la source du problème, préserve depuis plusieurs décennies les côtes anglaises d’une crise migratoire d’envergure mondiale.
Ce qui définit entre autres une tragédie, c’est que tout le monde a en partie raison, et en partie tort.
Boris Johnson, lui, ne fait pas dans la tragédie. Son premier réflexe, après qu’au moins 27 personnes se sont noyées dans la Manche, a été de rejeter la faute sur les Français.
Certes, les Français ont leur part de responsabilité. Tout comme les Britanniques. Et les passeurs. Et les migrants eux-mêmes. De même que, pourrait-on avancer, les volontaires et les ONG qui adoucissent les conditions sordides et lamentables dans lesquelles vivent des milliers de candidats à l’émigration en Grande-Bretagne, dans des campements de fortune dans le Pas-de-Calais.
J’écris sur la crise des migrants à Calais depuis vingt-quatre ans. Elle dure depuis près de trente ans. On a tout essayé. Rien ne fonctionne jamais bien longtemps. Ce n’est pas à Calais que le “problème de Calais” peut être résolu, car ce n’est justement pas le problème de la ville. Il ne représente qu’un infime fragment d’un problème européen, voire mondial, celui du déplacement de gens chassés par la guerre, la famine ou la misère, un problème qui, lui non plus, n’a pas de solution idéale.
Quelques faits simples à destination des Britanniques
Il est temps (on peut l’espérer) que le public britannique, les médias britanniques, et la classe politique britannique prennent en considération quelques faits simples. L’idée que la Grande-Bretagne est “submergée” (un mot atroce après ce qui s’est passé le 24 novembre) par l’immigration clandestine est absurde. Ces dernières années, le nombre de demandeurs d’asile, de réfugiés, de migrants clandestins qui atteignent le Royaume-Uni a diminué, et non augmenté.
Il a diminué parce que la France, œuvrant pour le compte de la Grande-Bretagne, a bloqué les voies qu’empruntaient auparavant les migrants pour traverser la Manche, à bord de navires ou par le tunnel, en camion ou en train. D’où le début, il y a trois ans, de la petite “invasion” par bateau, qui a connu un pic cette année avec 25 000 traversées réussies. Chiffre auquel il faudrait ajouter quelque 50 000 tentatives stoppées par les Français et, désormais, hélas, au moins 40 noyades depuis janvier 2021.
Voilà donc une autre réalité toute simple que les Britanniques devraient regarder en face, ce qu’ils se refusent de faire. Depuis presque trente ans, la Manche et les Français ont protégé le Royaume-Uni de vagues successives de migrants venues des Balkans, d’Asie et d’Afrique. Les Français ont protégé la Grande-Bretagne parce qu’ils ont autorisé cette dernière à faire passer de facto sa frontière sud par le Pas-de-Calais. Et la Manche a joué un rôle comparable parce que les migrants avaient peur de la mer, du moins jusqu’à il y a trois ans.
À LIRE AUSSI Vu du Royaume-Uni. Le naufrage au large de Calais, une tragédie si prévisible
Une fois que les demandeurs d’asile ont surmonté cette peur – désespérés parce que les autres voies d’accès étaient fermées –, une tragédie comme celle du 24 novembre est devenue inévitable. En rejeter la faute sur les Français est à peu près aussi logique que d’en rendre la mer coupable.
La mauvaise critique des médias britanniques
Les médias britanniques accusent la police française de ne pas intervenir pendant que des migrants grimpent dans des dinghys et des kayaks sous ses yeux. Il semble que cela ait été effectivement le cas une ou deux fois. Les autorités françaises devraient enquêter à ce sujet et fournir des explications. Mais à vrai dire, les Français ne peuvent pas contrôler chaque mètre des 100 kilomètres du littoral du Pas-de-Calais et du Nord, à défaut de ressources colossales. La Grande-Bretagne a accepté en juillet de verser 62,7 millions d’euros supplémentaires, mais n’a pour l’heure pas déboursé un centime. Les autorités françaises calculent que le coût de la “surveillance de la frontière britannique” se monte déjà à 120 millions d’euros par an, somme que Londres ne couvre qu’à hauteur d’environ 20 %.
Les gouvernements de Londres et de Paris dénoncent les gangs de passeurs qui sont actifs sur les deux rives de la Manche. Ce sont en effet des gens cyniques et sans cœur. Mais s’ils existent, c’est avant tout parce qu’à cause de la Grande-Bretagne et de la France les candidats au droit d’asile n’ont pas d’autre solution pour traverser la Manche.
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Une partie des médias britanniques reproche aux Français d’encourager les réfugiés à tenter leur chance au Royaume-Uni plutôt qu’en France. Emmanuel Macron a même été dépeint comme un nouveau Loukachenko, qui manipulerait les migrants à des fins politiques. Tout cela est idiot. Depuis 2015, la France a absorbé 160 000 demandeurs d’asile, la Grande-Bretagne, moins de 10 000.
La grande majorité de ceux qui traversent illégalement (et sans être vus) les frontières chaque jour pour entrer en France sont des gens qui parlent un peu français et ont des proches ou des contacts dans le pays. C’est là qu’ils veulent rester. Une minorité, les migrants de Calais, vient en France parce qu’elle souhaite se rendre au Royaume-Uni. Une infime minorité de cette minorité est là parce que d’autres pays de l’UE ont rejeté leur demande d’asile.
Durcir les efforts internationaux ? Bonne chance
Quand la police française démantèle les campements improvisés dans la région de Calais, en confisquant les tentes et les sacs de couchage, les migrants se voient offrir la possibilité de séjourner ailleurs, dans des refuges français, et de demander asile à la France. Ils ne sont qu’une poignée à le faire. Pourquoi tiennent-ils tant à venir en Grande-Bretagne ? Parce qu’ils parlent un peu anglais, ou qu’ils ont des contacts sur place, ou qu’on leur a fait croire que le Royaume-Uni, pays sans pièce d’identité, serait un Eldorado pour les migrants.
Après le drame du 24 novembre, le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a appelé à un “durcissement” des efforts internationaux – autrement dit, de la part de l’UE et des Britanniques – pour résoudre la crise permanente à Calais. Eh bien, bonne chance. En France, d’autres voix, même celle du grand quotidien de centre gauche Le Monde, s’élèvent pour suggérer qu’il est temps que la France cesse de bloquer le passage et laisse les migrants traverser.
Le traité du Touquet, entré en vigueur en 2004, a repoussé la frontière méridionale de l’Angleterre vers Calais pour la première fois depuis le XVIe siècle. Résultat, disent les mêmes voix, la France évite à la Grande-Bretagne de satisfaire à ses obligations internationales et de prendre en compte les demandes d’asile, lui offrant ainsi la possibilité de se soustraire à l’obligation morale d’accepter un pourcentage raisonnable des dizaines de milliers de réfugiés, demandeurs d’asile et migrants qui entrent en Europe.
À LIRE AUSSI Menace. “Exaspéré” par la France, le Royaume-Uni veut repousser les migrants en pleine mer
Des arguments qui renforcent encore la récente tragédie dans la Manche. La France ne pourrait que difficilement renoncer à barrer le passage aux migrants. En Grande-Bretagne, la décision serait présentée comme un acte de guerre. Cela risquerait d’attirer encore plus de migrants à Calais.
Je me suis longtemps dit que ce n’était pas une bonne solution. Mais l’ennui, c’est qu’il n’y en a pas vraiment d’autre. Il faut faire quelque chose pour donner à des gens désemparés l’espoir d’atteindre le Kent sans risquer leur vie. L’heure est venue de rappeler à la “Grande-Bretagne mondiale” [Global Britain, la stratégie diplomatique de Boris Johnson] que, depuis des années, la France, loin d’avoir créé la crise des migrants à Calais, protège ladite Grande-Bretagne d’une crise migratoire justement mondiale.
Ensuite un article "plus tendancieux" montrant les difficultés qu'ont les dirigeants à se parler et qui explique comment on en arrive à "guerroyer"
Courrier Internationnal a écrit:Décryptage. Lettre de Johnson : pourquoi le Brexit complique la résolution de la crise migratoire
COURRIER INTERNATIONAL - hier à 18:46
Un groupe d’exilés se dirige vers la Manche, sur la plage de Wimereux dans le Pas-de-Calais, mercredi 24 novembre 2021.  - PHOTO / GONZALO FUENTES / REUTERS.
En s’appuyant sur les promesses formulées au moment du Brexit, Boris Johnson propose à Emmanuel Macron, dans une lettre du 25 novembre, de renforcer les patrouilles et de rediriger vers la France les migrants arrivant en Angleterre. Mais la sortie de l’UE rend plus difficile le contrôle des frontières, souligne la presse d’outre-Manche.
Les “reproches croisés” entre Paris et Londres atteignent des sommets, au surlendemain de la mort de 27 personnes dans le naufrage de leur embarcation de fortune, au large de Calais. Jeudi soir, Boris Johnson s’est fendu d’une longue missive, partagée sur le réseau social Twitter, à l’attention d’Emmanuel Macron. Le Premier ministre britannique y déroule ses propositions pour résoudre la crise migratoire. Parmi les points saillants, la création de patrouilles conjointes sur les côtés des Hauts-de-France. Une suggestion déjà rejetée en début de semaine par les autorités françaises. “Le pouvoir d’arrestation fait partie des fonctions essentielles de l’État. De même qu’il est peu vraisemblable d’imaginer que le Parlement britannique légifère pour permettre aux gendarmes* français d’appliquer les lois britanniques, la France ne va pas céder aux policiers britanniques le pouvoir sur ses propres citoyens”, souligne le quotidien The Times.
“Apparemment, les autorités françaises ont été prises de court et se sont aussitôt senties offensées” par la teneur et le ton du courrier, constate The Spectator. En réaction, “voire en représailles, la France a retiré son invitation adressée à la ministre de l’Intérieur Priti Patel en vue d’une réunion portant sur la crise migratoire”, prévue pour le dimanche 28 novembre. “On ne communique pas par tweet”, a lancé un Emmanuel Macron visiblement agacé, vendredi matin.
Pas de tournant dans la politique britannique ?
“Ce genre de prise de bec entre deux riches pays européens n’est pas très reluisante quand des vies de désespérés sont en jeu”, déplore le magazine conservateur. Pourtant, l’embourbement semble parti pour durer. En cause, le Brexit. Une nouvelle fois. “La vérité, c’est que le Home Office [ministère de l’Intérieur] ne dispose que d’un seul moyen d’action pour remédier à la crise : accroître le nombre de routes sûres vers le Royaume-Uni pour les demandeurs d’asile”, assure l’hebdomadaire New Statesman. Mais cette politique plus souple entrerait en contradiction, aux yeux de nombreux députés conservateurs, avec la promesse de “reprendre le contrôle” des frontières du pays. En d’autres termes : réduire l’immigration. Et qu’importe si l’inflexibilité britannique et le durcissement des contrôles ces derniers temps dans les ports français expliquent en bonne partie le recours des filières clandestines aux embarcations de fortune : depuis le début de l’année, plus de 25 000 personnes ont gagné les côtes britanniques par voie maritime. Du jamais-vu.
Au sein de la majorité, des voix s’élèvent déjà pour dénoncer l’incapacité de la ministre de l’Intérieur, pourtant adepte d’une rhétorique ferme sur le sujet, à régler la situation. “Les photos spectaculaires en une des journaux qui montrent des canots pneumatiques bondés sentent tout sauf le contrôle, raille The Guardian. Alors, même si la terrible tragédie de mercredi [24 novembre] a frappé les esprits, elle ne devrait pas entraîner un tournant dans la politique du gouvernement.” D’autant que l’un des principaux artisans du Brexit et l’un des pires cauchemars des conservateurs, Nigel Farage, auteur de nombreuses vidéos ces derniers mois à propos des débarquements illégaux sur les plages anglaises, envisagerait de revenir dans l’arène politique. La question de l’immigration, dans le même temps, figure de nouveau parmi les priorités des électeurs, à en croire de récents sondages.
Mieux vaut, dans ce contexte, continuer à afficher une position ferme. Et tout faire pour bloquer les réfugiés en France, en témoigne la volonté, formulée par Boris Johnson dans sa lettre, de renforcer les moyens humains et technologiques de lutte contre les traversées.
“Le nouveau Brexit”
Pour le New Statesman, un second facteur lié à la sortie de l’Union européenne explique l’impasse actuelle. “Tant qu’il était un État membre de l’UE, le Royaume-Uni pouvait s’appuyer sur la règle Dublin III, qui permettait de renvoyer certains demandeurs d’asile pour que leur dossier soit traité dans le premier pays de l’UE où ils étaient entrés, explique le magazine classé à gauche. Après le Brexit, elle n’a plus cette possibilité.” Et, pour l’heure, le souhait britannique d’un “accord bilatéral permettant aux migrants illégaux qui franchissent la Manche d’être renvoyés” en France ne semble pas être partagé par Paris.
Pour de nombreuses raisons, le Royaume-Uni était déjà une destination attrayante pour les désespérés qui se rassemblent à Calais. Par une cruelle ironie du sort, un nouvel attrait s’est ajouté à la liste : le fait qu’il est plus difficile pour notre pays de les renvoyer.”
À défaut de pouvoir renvoyer les demandeurs d’asile en France, Londres étudie toujours la possibilité d’ouvrir des centres off shore, inspirés du modèle australien. Une approche approuvée par The Spectator, proche du parti conservateur. “Pour ce faire, il faudra peut-être que le Royaume-Uni se retire d’un ou plusieurs traités internationaux, concède le journaliste Patrick O’Flynn. Cela obligerait Johnson à faire preuve de résilience et de détermination, tout en essuyant les tirs de barrage de l’establishment, comme à l’époque des épiques négociations du Brexit. En d’autres termes, c’est le nouveau Brexit.”
* En français dans le texte.
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